Oyem : 3 hommes épinglés avec six pointes d’ivoire devant la justice gabonaise ce vendredi

À Oyem, chef-lieu du Woleu-Ntem (nord du Gabon), la traque des fossoyeurs de la faune protégée a encore dernièrement porté ses fruits. Le 25 avril, trois présumés trafiquants d’ivoire ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de conclure une vente illicite de six pointes d’ivoire. L’opération, rondement menée par la Direction de la lutte contre le braconnage, la DGR et les services forestiers locaux, avec le concours de l’ONG Conservation Justice, a mis à nu un réseau de trafiquants présumés en pleine activité dans le nord du pays. Leur procès s’ouvrira ce vendredi 9 mai, révèle un communiqué de l’ONG parvenu ce mardi à la rédaction d’Info241.

Pris la main dans le sac, deux suspects ont été interpellés à Oyem alors qu’ils s’apprêtaient à écouler des trophées issus d’éléphants, espèce intégralement protégée au Gabon. L’affaire aurait pu s’arrêter là, mais l’un des deux, sans doute sous pression, a fini par balancer un troisième larron : le propriétaire présumé de deux des six pointes d’ivoire. Ce dernier a été cueilli à Ebeigne, village voisin, bouclant ainsi la chaîne du trafic.
Liberté provisoire
Les trois hommes ont été transférés à Libreville et présentés au parquet spécial. Mais, contre toute attente, ils ont bénéficié d’une liberté provisoire. Une faveur judiciaire peu courante dans ce type de dossier, alors même que la loi est sévère : dix ans de prison et une amende salée pouvant atteindre cinq fois la valeur de l’ivoire saisi. À croire que certains ont les bonnes ficelles.
Une autre vue des pointes saisies
Dans un pays où les braconniers tombent souvent comme des mouches sous le poids de la justice, ce traitement de faveur questionne. S’agit-il d’une stratégie judiciaire ou d’un signal d’impunité qui pourrait affaiblir la lutte contre les réseaux mafieux ? Quoi qu’il en soit, le procès prévu ce 9 mai s’annonce sous haute surveillance, tant les attentes sont fortes chez les défenseurs de la faune.
Procès ce vendredi
Ce nouveau coup de filet rappelle que la guerre contre les trafiquants est loin d’être gagnée. Malgré les efforts des autorités et des ONG, les réseaux continuent de s’organiser, profitant des failles locales et parfois même de complicités souterraines. La vigilance reste donc de mise, surtout dans des zones frontalières comme le Woleu-Ntem, où la porosité facilite tous les trafics.
Le ministère des Eaux et Forêts, lui, martèle son engagement. Mais pour que ces déclarations ne restent pas lettre morte, encore faut-il que les trafiquants, petits ou gros, sachent qu’au Gabon, le crime contre la nature ne paie pas. La suite judiciaire de ce dossier dira si cette ligne rouge est encore respectée.
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