Projet Biodev 2030, le Gabon s’engage pour la préservation de l’environnement

Pour protéger ses trésors naturels, le Gabon s’est engagé dans le projet Biodev2030. Une stratégie lancée sur le temps long, afin de recalibrer le développement économique du pays avec la protection de sa biodiversité unique au monde.

Le retour de la pluie diluvienne sur Libreville au début du mois d’avril, rappelle l’importance des barrières naturelles contre les inondations, les éboulements et tout autre type de catastrophe. L’urbanisation du pays a profondément altéré l’équilibre environnemental, en supprimant des mangroves et des espaces forestiers capables de protéger la population. En réponse, le Gabon s’est engagé dans le projet Biodev 2030, encadré par la WWF et l’Union internationale pour la conservation de la nature. Lancée en 2019, le projet a pour objectif de favoriser l’intégration de la biodiversité dans les stratégies de développement économique de quinze pays, dont le Gabon. Plus que cela, Biodev 2030 a l’ambition d’inverser le déclin de la biodiversité d’ici 2030 et de restaurer la nature pour 2050. Cet engagement a été mis sur papier lors de l’adoption du Cadre Mondial de la Biodiversité de Kunming-Montréal en décembre 2022.
Le projet Biodev 2030 vise à animer un dialogue entre les pouvoirs publics, le secteur privé et la société civile. Pour réaliser cela, une première phase a identifié l’exploitation minière et l’agriculture comme principaux secteurs responsables de l’érosion de la biodiversité. Cette première étape a été cruciale, puisqu’elle a permis la prise de conscience des acteurs économiques gabonais. Parfait Nang, le chef de service de l’artisanat minier a ainsi déclaré : « L’administration des mines, [...], très consciente de son rôle dans la protection de la diversité biologique, prend toutes les mesures et tous les engagements ». Cette analyse a ouvert le champ à la deuxième phase du projet qui travaille à la mise en œuvre de l’accord de Kunnig-Montréal. Cette seconde étape doit favoriser l’adoption de pratiques productives conciliant le respect de la biodiversité avec le développement économique.
Le développement économique gabonais lié à des enjeux écologiques
Le Gabon est un joyau naturel. 88,97 % de son territoire est couvert de forêts. Parmi ces 23 millions d’hectares d’espaces naturels, 11 % sont endémiques. Dans le même sens, un rapport de Biodev 2030 signale l’existence de 10 000 espèces de plantes différentes, dont 15 %, sont des espèces endémiques. Par ailleurs, le Gabon abrite 139 espèces de mammifères et 749 espèces d’oiseaux. L’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques dans l’agriculture, a été identifiée comme un danger pour la biodiversité. Pour y remédier, le projet Biodev 2030, suggère de sécuriser la manipulation des pesticides et la gestion des déchets. Concernant les engrais chimiques, de nouvelles pratiques agricoles remplaceront ces produits néfastes. À titre d’exemple, il est recommandé d’assurer un drainage et un égouttement efficace des sols, pour préserver la qualité de ces derniers.
Les études du projet Biodev 2030, ont également lancé des avertissements à l’attention du secteur minier. Au Gabon, cette industrie nuit à la nature gabonaise. La construction de routes d’accès, le défrichage de terrain et l’utilisation de produits chimiques participent étroitement à la déforestation. Pour éviter cela, le secteur minier gabonais engagé dans le projet Biodev 2030, entend appliquer des plans de protection de la faune, de végétalisation et de reboisement. Ces plans d’actions démontrent la volonté des industriels gabonais à garantir l‘équilibre entre le développement de leur activité économique et le respect de la biodiversité, véritable symbole de la nation.
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