Décentralisation au Gabon : 13 communes et 10 départements concernés par la première phase

Le processus de décentralisation entre dans une phase concrète au Gabon. Ce mardi 13 mai, le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation, Hermann Immongault, a été auditionné par les membres de la commission des collectivités locales du Sénat de la Transition. À l’ordre du jour, la présentation du projet de loi portant ratification de l’ordonnance n°006/PR/2025, signée le 27 janvier dernier. Ce texte fonde juridiquement le transfert des compétences et des moyens de l’État vers les collectivités locales.

La réforme se déploiera dans un premier temps dans 13 communes : Libreville, Owendo, Akanda, Franceville, Moanda, Lambaréné, Mouila, Tchibanga, Makokou, Koulamoutou, Lastoursville, Port-Gentil et Oyem. Ces villes seront les premières à mettre en œuvre les transferts définis par l’ordonnance. À cela s’ajoutent 10 conseils départementaux sélectionnés pour cette phase initiale : Komo-Mondah, Mpassa, Ogooué et Lac, Ndouya-Onoyé, Mougoutsi, Ivindo, Lolo-Bouénguidi, Mulundu, Bendjé et Woleu.
Communes concernées | Départements concernés |
---|---|
Libreville | Komo-Mondah |
Owendo | Mpassa |
Akanda | Ogooué et Lac |
Franceville | Ndouya-Onoyé |
Moanda | Mougoutsi |
Lambaréné | Ivindo |
Mouila | Lolo-Bouénguidi |
Tchibanga | Mulundu |
Makokou | Bendjé |
Koulamoutou | Woleu |
Lastoursville | |
Port-Gentil | |
Oyem |
Pour le ministre Hermann Immongault, cette avancée est une réponse directe à une volonté politique clairement affirmée par les plus hautes autorités. « Le présent projet de texte que je défends est la matérialisation de la volonté du Président de la République, plusieurs fois affirmée », a-t-il déclaré. Il a toutefois mis en garde contre les risques de dérives. « La libre administration des collectivités locales, tant attendue, ne doit pas conduire à l’anarchie », a-t-il insisté, soulignant la nécessité d’un encadrement rigoureux.
Une autre vue de l’audition d’hier
Le texte prévoit une programmation progressive et ordonnée des transferts de compétences, assortie de dispositifs de contrôle et de coordination. Ce cadre légal vise à éviter l’improvisation et à garantir que les collectivités locales disposent réellement des moyens pour exercer leurs nouvelles responsabilités. La démarche est conçue comme évolutive, avec des évaluations régulières pour ajuster les mécanismes si nécessaire.
L’audition d’Hermann Immongault devant le Sénat marque ainsi un tournant dans la gouvernance territoriale du Gabon. En dotant les collectivités d’un socle juridique clair, le gouvernement entend initier une nouvelle ère où les acteurs locaux seront appelés à jouer un rôle central dans la gestion du développement. Pour les communes et départements concernés, l’enjeu est désormais d’être prêts à assumer pleinement cette nouvelle autonomie administrative et financière.
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