Ministre et patron de banque à la fois : Henri-Claude Oyima pas pressé de partir de BGFIBank

Alors qu’une partie de l’opinion publique et des milieux d’affaires dénonce un flagrant conflit d’intérêts entre sa nomination comme ministre d’État à l’Économie, aux Finances, aux Participations, en charge de la Dette et de la Lutte contre la vie chère, et sa position de PDG du groupe BGFIBank, Henri-Claude Oyima a tenté de calmer la tempête. Ce vendredi 9 mai, à l’issue de l’Assemblée générale ordinaire de la holding bancaire, l’homme fort du système financier sous-régional a plaidé pour une sortie « progressive, apaisée et responsable ».

« On ne pose pas un avion en plein vol à plus de 45 000 pieds sans préparer un atterrissage en douceur. Quarante ans de vie ne se tournent pas comme une banale page », a-t-il martelé devant les actionnaires réunis au siège social du groupe à Libreville. L’image est parlante, mais les critiques demeurent : comment peut-il à la fois être stratège de la relance économique du pays et chef d’un groupe bancaire privé ultra-dominant dans la zone Cémac ?
Une autre vue de cette assemblée de vendredi
Dans le communiqué officiel publié à l’issue de cette AG, le Groupe a confirmé « l’organisation d’une transition rassurante » afin d’éviter « tout choc ou instabilité ». Une sortie honorable et maîtrisée, selon Oyima, pour ne pas ébranler un groupe qu’il qualifie lui-même de « systémique ». Le conseil d’administration a d’ailleurs prévu une AG extraordinaire le 4 juin prochain pour statuer sur l’introduction en bourse de 10 % du capital de BGFI Holding Corporation à la BVMAC – une étape stratégique dans la transformation du groupe.
Reste que ce double rôle embarrasse, surtout alors que la 5e République se veut exemplaire. D’aucuns y voient un pied dans chaque camp : politique d’un côté, affaires de l’autre. Une situation que même les plus fidèles d’Oyima peinent à justifier. « Ce groupe est systémique. Un faux pas, un mauvais signal, et c’est la confiance qui vacille », a-t-il reconnu lui-même, preuve que la situation est tout sauf anodine.
Le soutien de ses collaborateurs
Alors que Brice Clotaire Oligui Nguema s’est engagé à moraliser la vie publique et à rompre avec les pratiques du passé, le maintien d’Oyima à la tête de la BGFIBank, même transitoire, apparaît comme une exception qui interroge. Une transition en douceur peut-elle suffire à éteindre les critiques quand l’urgence de l’exemplarité appelle des actes clairs et sans équivoque ? Le compte à rebours est lancé.
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