Port-Gentil : Un ado-braqueur récidiviste écope de 14 mois de prison pour vol avec couteau et machette

14 mois et 18 jours de prison, c’est la peine infligée jeudi par le Tribunal pour enfants de Port-Gentil à Kevin G., 16 ans au moment des faits, reconnu coupable de vol avec usage d’arme apparente en bande organisée. Impliqué dans quatre affaires connexes, le jeune délinquant primaire pourrait recouvrer la liberté en septembre prochain.

Incarcéré depuis le 29 mars 2024 à la maison d’arrêt de Port-Gentil, Kevin G. était poursuivi pour une série d’agressions armées, menées dans un laps de temps relativement court. Ces délits se sont produits dans une même zone, avec les mêmes complices, notamment deux jeunes délinquants connus sous les prénoms de David et Davin. L’un de ses derniers méfaits remonte au 3 mars 2024, au quartier PG1, dans le 4e arrondissement de la ville.
Un braquage armé
Ce soir-là, Diaby Diawara, ressortissant ouest-africain, alors qu’il sortait jeter ses ordures, a été attaqué par une bande armée de couteaux, machettes et ciseaux. Menacé et isolé, il a été délesté de ses deux téléphones portables et de la somme de 30 000 FCFA. Un des agresseurs n’a pas hésité à briser une bouteille en menaçant de l’égorger s’il tentait de s’échapper. Kevin G. a été le seul du groupe à être arrêté, interpellé par des riverains avant d’être conduit au poste de police. En garde à vue, il n’a pas hésité à accuser l’un de ses complices, Ramsès, de l’avoir vu brandir un couteau lors du braquage.
Une autre vue de la salle d’audience
Au terme de deux jours d’audiences à huis clos, le Tribunal pour enfants l’a reconnu coupable, retenant sa responsabilité pénale malgré son jeune âge. Il a écopé de 439 jours de réclusion criminelle, soit 14 mois et 18 jours, peine dont il a déjà purgé la majeure partie. Le Tribunal a estimé que Kevin avait agi avec discernement, ce qui justifie une condamnation au fond.
La ligne de défense de l’accusé
Son avocat, Me Dominique Ongonwou, a tenté de replacer le dossier dans un contexte social plus large, dénonçant l’abandon parental dont Kevin aurait été victime. Orphelin de mère depuis 2021, le jeune homme vit avec un père qu’il ne voit quasiment jamais. Une situation familiale dégradée qui aurait, selon la défense, précipité sa chute.
« C’est bien facile de poursuivre les enfants et dire qu’ils volent. Mais où étaient les pères quand il fallait encadrer, orienter et payer la scolarité ? », s’est interrogé Me Ongonwou. Et d’ajouter : « Je suis convaincue qu’il y aurait beaucoup moins de cas à traiter si les parents étaient poursuivis pour abandon ou négligence ».
Kevin G., désormais libéré d’office, n’en a toutefois pas terminé avec la justice. Un cinquième dossier le concernant est en cours d’instruction au parquet, où il a été cité par plusieurs de ses anciens complices. Pour autant, la justice des mineurs espère encore pouvoir enclencher sa réinsertion sociale, dans le respect du Code de l’enfant. Un espoir encore fragile, mais non impossible.
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