Mougalaba entre promesses et désenclavement : le département en attente de son développement

Dans le sud du Gabon, le département de la Mougalaba (Ngounié), riche de son histoire et de ses potentialités, reste prisonnière d’une situation précaire qui exaspère ses habitants. Alors que d’autres provinces voient fleurir chantiers et inaugurations, ce département dont Guietsou est la capitale, accumule projets inachevés et promesses non tenues comme l’a constaté le correspondant d’Info241.

La route Mouila–Guietsou, principal axe de communication, illustre à elle seule le calvaire des populations. Les ponts en bois, dont les longrines fatiguées menacent à tout moment de céder, transforment chaque déplacement en véritable parcours du combattant. Sur la rivière Missoundoula, le pont grince, craque, et incarne ce désenclavement jamais abouti. Avec le retour prochain des pluies, une chose est certaine : la route deviendra impraticable, isolant encore davantage la Mougalaba.
Les “éléphants blancs” du paysage local
À cette fragilité des infrastructures routières s’ajoute un décor saisissant : celui des bâtiments abandonnés, témoins muets de projets lancés mais jamais achevés. Le complexe administratif, les logements de gendarmes, certains édifices du centre médical… autant de “coquilles vides” sorties de terre mais laissées à l’abandon, comme figées dans le temps. Ces éléphants blancs rappellent aux habitants des promesses restées lettres mortes.
Une marché de Guietsou, illustration de ce desenclavement qui perdure
Le marché de Guietsou, comparé aux réalisations d’autres localités du pays, n’est qu’une petite structure, loin de refléter les besoins d’une population en quête d’échanges commerciaux modernes. Pire encore, le fameux pont sur la Mougalaba, pourtant maintes fois annoncé, n’a jamais vu le moindre début de chantier.
Un mal ancien qui perdure
Depuis le CTRI jusqu’à la 5e République, les discours se sont succédé, les annonces ont fleuri, mais la réalité demeure : les inaugurations et les réalisations majeures se font ailleurs, jamais dans la Mougalaba. Ici, l’attente s’est transformée en lassitude, et la lassitude en colère silencieuse.
Le calvaire quotidien des riverains
La Mougalaba mérite mieux que des promesses sans lendemain. Elle mérite des routes praticables, des infrastructures dignes et un véritable projet de développement. Tant que ces défis resteront ignorés, ce département continuera d’incarner, aux yeux de ses habitants, l’image d’une République à deux vitesses
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