Gabon : Le Sénat dégraisse de 875 milliards le budget 2026 porté par Henri-Claude Oyima
Le Sénat de la Transition a adopté ce mercredi, dans les mêmes termes que l’Assemblée nationale de la Transition, le budget 2026 du Gabon fixé à 6 358,2 milliards de FCFA. Cette validation acte officiellement une réduction de 875,1 milliards de FCFA, soit une baisse de 12,1 % par rapport au projet initial présenté par le ministre de l’Économie, Henri-Claude Oyima. Pour le banquier devenu ministre, qui défendait une enveloppe de 7 233,3 milliards de FCFA, cette décision représente un sérieux camouflet politique.
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Les parlementaires ont particulièrement ciblé les ressources et les dépenses d’investissement, qu’ils ont largement revues à la baisse. En ramenant l’enveloppe globale à 6 358,2 milliards de FCFA, les deux chambres ont réaffirmé leur volonté de jouer pleinement leur rôle de contre-pouvoir. Cette réécriture du budget marque l’un des premiers revers significatifs pour Henri-Claude Oyima, pourtant considéré comme un technicien chevronné du secteur financier.
Une trajectoire financière revue mais maintenue
Malgré ces ajustements, le ministère de l’Économie, des Finances, des Dettes et des Participations, chargé de la Lutte contre la vie chère, maintient une projection de croissance de 6,5 % pour l’exercice 2026. Le budget adopté prévoit 6 358,2 milliards de FCFA en ressources et en dépenses, dont 4 153,9 milliards issus des recettes propres. Cette configuration confirme la volonté de renforcer la mobilisation des ressources internes, même dans un cadre financier resserré.
Les projections gouvernementales
Les dépenses de fonctionnement sont fixées à 3 694,9 milliards de FCFA, tandis que les investissements atteignent désormais 2 119,2 milliards de FCFA. Cette enveloppe d’investissement, nettement inférieure à celle défendue par Oyima, constitue le cœur de la baisse de 12,1 % imposée par le Parlement. Les élus estiment que cette réduction permet d’ajuster les ambitions du gouvernement au contexte économique réel.
Un budget sous contrainte mais porteur d’ambitions
Malgré la réduction imposée, les autorités affirment que les priorités stratégiques restent inchangées : consolidation de la trajectoire économique, investissements structurants, modernisation des services publics et intensification de la lutte contre la vie chère. Les parlementaires, eux, assument une démarche de prudence, jugeant que le projet initial comportait des prévisions trop optimistes.
Le ministre au cours du vote d’hier
L’adoption définitive du budget 2026 clôt un débat budgétaire tendu, tout en ouvrant une nouvelle phase où le gouvernement devra composer avec une enveloppe amputée de plus de 875 milliards de FCFA. Pour Henri-Claude Oyima, cette séquence rappelle que, dans le cadre de la Transition, les institutions législatives entendent pleinement exercer leur pouvoir de contrôle, même face à l’un des poids lourds du gouvernement
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