Gabon : Une lesbienne prend 15 ans de prison pour avoir tué sa « petite », accusée d’avoir trahi son secret

Une rixe mortelle

Les faits remontent au 20 avril 2021 dans un quartier du 2ᵉ arrondissement de la capitale économique gabonaise. Vers 19 heures, une violente bagarre a éclaté entre les deux tourtereaux. Lors de cette rixe, dame Élyse Ikapi, à l’aide d’un couteau de cuisine, a porté plusieurs coups au niveau du flanc droit, du dos et du cou de celle qu’elle considérait comme sa femme, car elles partageaient ensemble des moments intimes.

La mise en cause et son avocate

Les bruits assourdissants interrompant la tranquillité du quartier vont susciter la curiosité des populations, qui vont découvrir l’altercation. Sur les lieux, le sang avait recouvert la pièce dans laquelle le couple de lesbiennes dormait. Paniqués, ils vont transporter dame Ornella Élodie Maroundou dans une structure sanitaire de la ville avant de constater malheureusement le décès de celle-ci au cours du trajet.

Les origines de meurtre

La cause de ce décès est, selon les déclarations de l’accusée, due à la publication sur les réseaux sociaux de sa photo, accompagnée d’un commentaire indiquant qu’elle était gonorrhéenne. Convaincue, selon elle, que ce post avait été fait par sa femme Ornella Élodie Maroundou, Élyse Ikapi, pour s’en assurer, va procéder à un interrogatoire musclé. Sa compagne, muette comme une carpe de l’Ogooué, va entraîner l’ire de son mari Élyse Ikapi, qui, sans hésiter, va administrer plusieurs claques à sa chérie.

Une autre vue de l’audience

Se sentant atteinte dans son amour-propre, la défunte se munira d’une bouteille qu’elle va casser. C’est alors que l’échauffourée éclate au point où l’accusée décide de se munir du couteau avant de poignarder mortellement son vis-à-vis. Face au juge instructeur, la mise en cause n’a pas manqué de réaffirmer ses déclarations faites en enquête préliminaire. À la barre, le jeudi 24 juillet, elle a précisé à la Cour qu’elle n’avait pas l’intention de donner la mort à son amie.

Sentence judiciaire

En effet, ces coups mortels portés dans ces zones vitales traduisent l’intention de donner la mort. Qui plus est, Élyse Ikapi, ceinture noire de judo, ne pouvait pas ignorer la dangerosité des coups violents portés à l’égard de sa partenaire, encore moins la létalité de cette attaque dirigée vers des parties sensibles comme le cou, le dos et le flanc droit.

Une vue de la cour

Lors de son procès, le crime de coups mortels a été requalifié en assassinat, crime puni par les dispositions de l’article 223 du Code pénal gabonais. Déclarée coupable, elle a été condamnée à une peine de 15 ans d’emprisonnement, dont 5 ans avec sursis, et à 500 000 FCFA d’amende.