Esclavage/Colonisation : Le président zimbabwéen exige des réparations et une justice réparatrice

Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a lancé un appel ce lundi solennel à la communauté internationale pour qu’elle s’attaque aux injustices historiques et engage un véritable processus de réparations. Ses propos ont été relayés par son ministre de la Justice, Ziyambi Ziyambi, qui le représente au 2ᵉ Sommet Union africaine–Communauté des Caraïbes (CARICOM), organisé dans la capitale éthiopienne. La déclaration a été faite ce 8 septembre à l’ouverture des travaux.

Le sommet, qui se déroule du 8 au 10 septembre, a débuté au Centre international de conférences d’Addis-Abeba, sous l’organisation conjointe de la Commission de l’Union africaine (UA) et du gouvernement éthiopien. Sous le thème de l’année 2025 de l’Union africaine – « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations » – le chef de l’État zimbabwéen a insisté sur l’importance de reconnaître les crimes de l’esclavage, du colonialisme et de l’apartheid comme une étape incontournable vers la réconciliation et l’unité. « Le mot que nos peuples attendent d’abord, c’est ‘désolé’, un mot porteur de responsabilité et de sincérité », a-t-il martelé.
La justice réparatrice, un levier pour l’avenir
Pour Mnangagwa, la justice réparatrice ne se limite pas à panser les plaies du passé. Elle constitue aussi un levier pour un renouveau politique et économique contemporain. Il a mis en avant la nécessité d’une action conjointe entre l’Union africaine, la CARICOM et la diaspora africaine, rappelant les initiatives comme le Plan en dix points de la CARICOM et l’Agenda 2063 de l’UA, qui appellent respectivement à des excuses formelles, à l’annulation des dettes et à la prospérité partagée.
Le président a par ailleurs dénoncé la résistance persistante des anciens colonisateurs et évoqué l’expérience du Zimbabwe, sanctionné pour avoir tenté de corriger des injustices historiques. Il a exhorté les États africains et caribéens à parler d’une seule voix dans les grandes instances internationales, notamment à l’ONU et au G20, pour exiger réparations et représentation équitable.
Vers un partenariat transcontinental renforcé
Dans son plaidoyer, Mnangagwa a également réitéré le soutien du Zimbabwe à la mise en place d’un Cadre de partenariat transcontinental réunissant l’Union africaine, la CARICOM et la diaspora mondiale. Cet instrument, issu des décisions de l’UA en 2012 et 2023, doit renforcer le front commun en faveur de la justice réparatrice et du développement durable.
Enfin, le président zimbabwéen a insisté sur la nécessité pour l’Afrique d’obtenir une représentation politique accrue dans la gouvernance mondiale, citant la revendication d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et d’une place au G20. « Avec plus de 1,3 milliard d’habitants et une contribution majeure à la croissance mondiale, l’Afrique ne peut plus être marginalisée », a-t-il conclu, appelant à une mobilisation collective pour transformer la mémoire en action et bâtir « l’Afrique que nous voulons ».
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