Le Gabon va introduire le mandarin dans ses lycées dès la prochaine rentrée des classes !

À partir de la rentrée 2025-2026, le mandarin fera progressivement son entrée dans les lycées gabonais. C’est l’ambition affichée par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Instruction civique et de la Formation professionnelle, qui a reçu en audience ce mardi le directeur de l’Institut Confucius de l’Université Omar Bongo, Zhao Linjiang, pour poser les bases de cette nouvelle orientation linguistique. Objectif : ouvrir les élèves gabonais à la langue et à la culture chinoises dans le cadre d’un partenariat présenté comme stratégique.

« L’objectif est de permettre aux élèves gabonais d’accéder à de nouvelles opportunités culturelles et professionnelles, dans un monde de plus en plus interconnecté », a justifié ce mardi la ministre d’État, Camélia Ntoutoume Leclercq, au sortir de la rencontre, selon des propos relayés par l’Agence gabonaise de presse (AGP). Dans un premier temps, l’initiative prendra la forme de clubs de mandarin dans plusieurs établissements secondaires du pays, avec l’appui pédagogique de l’Institut Confucius.
Une vue de l’audience de ce mardi
Mais cette ouverture vers la Chine, si elle reflète une volonté d’alignement sur les enjeux de la mondialisation, soulève des interrogations dans le contexte national. Notamment celle du statut toujours marginalisé des langues nationales gabonaises dans le système éducatif. À ce jour, ni le fang, ni le myènè, ni le nzébi, ni aucune des autres langues vernaculaires du pays ne figurent officiellement au programme scolaire, malgré les nombreuses recommandations issues des États généraux de l’éducation et de la culture.
Alors que l’introduction du chinois est saluée comme un levier de coopération bilatérale et de développement personnel pour les jeunes, certains acteurs culturels et éducatifs déplorent un déséquilibre. « Comment expliquer qu’on puisse apprendre le chinois dans les lycées avant même d’avoir accès à sa propre langue à l’école ? », s’interroge un enseignant de lettres ayant requis l’anonymat. Pour ces observateurs, la démarche du gouvernement gagnerait à intégrer davantage les langues nationales, vecteurs d’identité, de cohésion sociale et de transmission intergénérationnelle.
Le ministère n’a pour l’instant pas précisé le calendrier exact de déploiement du mandarin ni les lycées concernés. Reste à voir si cette initiative s’accompagnera, à moyen terme, d’un rééquilibrage en faveur des langues gabonaises dans le curriculum scolaire. En attendant, c’est bien la langue de Confucius qui s’invitera en classe dès cette rentrée.
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